IBAN check : un nouvel outil pour améliorer la sécurité de vos virements bancaires
Une nouvelle fonctionnalité est arrivée dans votre banque belge cet été : l’IBAN check, c'est-à-dire la vérification du bénéficiaire d'un virement bancaire. Depuis ce 9 octobre 2025, en Belgique et dans tous les pays membres de la zone euro, les banques et institutions de paiement doivent obligatoirement vous indiquer si le numéro de compte IBAN correspond bien au nom du bénéficiaire renseigné lors d’un virement bancaire. Découvrez son fonctionnement dans cet article.

Sur cette page
- Virement bancaire : l’IBAN check tente de combler une faille de sécurité
- Qu’est-ce que l’IBAN check ?
- L’IBAN check devient obligatoire en Belgique
- Où en sont les banques ?
- Mise en place de l’IBAN check : règles d’application et cas particuliers
- IBAN check : un système utile mais encore imparfait
- L'importance de fournir les bonnes informations aux clients
Virement bancaire : l’IBAN check tente de combler une faille de sécurité
Jusqu’ici, lorsqu’un virement était effectué, que ce soit via une application bancaire, un site web ou un formulaire papier, la banque n’avait aucune obligation de vérifier la correspondance entre le nom du bénéficiaire et le numéro de compte. Le virement était exécuté même si le nom indiqué était faux ou non-codé.
Cette lacune représentait une faille de sécurité. Des fraudeurs pouvaient facilement falsifier une facture (par exemple d’un fournisseur d’énergie ou de télécom) en y remplaçant simplement le numéro de compte de l'entreprise par le leur. Le consommateur croyait payer son fournisseur, mais l’argent était en réalité transféré vers un compte frauduleux.
Vers le haut de la pageQu’est-ce que l’IBAN check ?
L’IBAN check constitue une couche de sécurité indispensable. Cette vérification du bénéficiaire permet d’alerter un utilisateur avant qu’une erreur ne se produise au moment de valider un virement bancaire : vous avez donc l'opportunité de corriger le tir avant d'envoyer l'argent de manière définitive vers un autre compte.
Ce système est déjà en vigueur aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Grâce à cet outil, la banque vous signale toute incohérence entre le nom du bénéficiaire et le numéro de compte fourni. En cas d’incohérence, la banque doit vous en informer avant que le paiement ne soit exécuté - nous verrons comment.
Comment puis-je vérifier la fiabilité d'un IBAN ?
En Belgique, les clients seront informés du niveau de fiabilité entre le nom du bénéficiaire et le numéro de compte IBAN, au moyen d’un avertissement émis au lors de l’encodage des données du virement – qu'il s’agisse d’un virement effectué via l’espace d’Internet ou mobile banking.
Cet avertissement prend la forme d’une notification (un message en toutes lettres), assortie d’un code couleur (vert, orange, rouge).
La vérification du bénéficiaire, une victoire pour Testachats
Nous nous réjouissons de l'implémentation de l'IBAN check, que nous demandons depuis des années (entre autres dans le cadre de notre campagne contre le phishing).
Même si ce contrôle d'IBAN ne sera pas parfait à 100 %, il constitue malgré tout une avancée dans la sécurisation des virements bancaires.
Vers le haut de la pageL’IBAN check devient obligatoire en Belgique
L’introduction de l’IBAN check en Belgique ne doit rien au hasard. Une législation européenne a imposé à toutes les banques de la zone euro de mettre en place ce contrôle à partir du 9 octobre 2025, au plus tard. Pour les établissements situés en dehors de la zone euro, la date limite sera le 9 juillet 2027.
Cette obligation s’inscrit dans un cadre juridique plus large, celui des paiements instantanés (Instant Payments), qui permettent de transférer de l’argent en quelques secondes, y compris en dehors des heures de bureau.
Notez toutefois que l’IBAN check est d’application pour tous les types de virements, et pas seulement pour les virements instantanés. C’est-à-dire qu’il s’applique pour :
- Les virements en ligne classiques (exécutés pour la plupart en 1 à 2 jours ouvrables) ;
- Les ordres permanents ;
- Les virements effectués au guichet de votre banque.
Où en sont les banques ?
Au cours des derniers mois, les banques (et certaines institutions de paiement, comme Nickel) ont pris leurs dispositions afin de rendre disponible le service d’IBAN check, tant sur via le PC banking que via le mobile banking.
Nous vous proposons un récapitulatif de la situation dans le tableau ci-dessous :
Banque |
IBAN check disponible sur mobile banking |
IBAN check disponible sur PC banking |
Europa bank |
25 juillet 2025 |
25 juillet 2025 |
Argenta |
5 octobre 2025 |
Juin 2025 |
KBC |
5 octobre 2025 |
Juin 2025 |
BNPPF |
30 juin 2025 |
25 septembre 2025 |
Crelan |
6 octobre 2025 |
Juillet 2025 |
Vdk bank |
Juin 2025 |
9 octobre 2025 |
Belfius |
5 octobre 2025 |
5 octobre 2025 |
Deutsche bank |
9 octobre 2025 |
5 octobre 2025 |
Beobank |
9 octobre 2025 |
9 octobre 2025 |
Revolut |
9 octobre 2025 |
9 octobre 2025 |
ING |
2 juillet 2025 |
9 octobre 2025 |
Quant à l'institution de paiement Nickel, elle a attendu le 9 octobre 2025 pour implémenter l'IBAN check tant sur son application mobile que sur son espace en ligne.
Une mise en œuvre progressive
En fonction de votre banque, ou institution de paiement, vous avez sans doute rencontré des situations différentes. Certaines banques ont choisi d’activer l’IBAN check d’abord pour le mobile banking, puis pour le PC banking – et vice-versa.
Il y a donc parfois eu un décalage de mise en œuvre de l’IBAN check, en fonction du canal utilisé – PC banking, ou mobile banking. Certaines banques, comme Belfius, ont fait le choix de lancer le système dans tous les canaux au même moment (le 5 octobre). D’autres banques, comme Deutschbank, Revolut, ou Beobank, ont annoncé lancer l’IBAN check exactement le jour de la date limite (le 9 octobre).
Le 9 octobre 2025, date limite de mise en œuvre
Depuis ce 9 octobre 2025, votre banque ou votre institution de paiement n’a plus le choix : l’IBAN check doit être impérativement opérationnel, quelle que soit la manière dont le virement en euro est effectué.
Cette vérification doit être offerte non seulement pour tous les comptes munis d’un IBAN belge, mais également pour les comptes des autres pays membres de l’Union européenne utilisant l’euro comme monnaie.
Vers le haut de la pageMise en place de l’IBAN check : règles d’application et cas particuliers
L’IBAN check est un outil pratique mais son utilisation comporte quelques subtilités selon les situations et les canaux bancaires utilisés.Vérification des ordres permanents
Dans le cas des ordres permanents, l’IBAN check s’applique uniquement au moment de la création d’un nouveau virement permanent.
- Une fois le virement mis en place, la correspondance entre le nom et l’IBAN n’est pas vérifiée à chaque exécution mensuelle.
- Les ordres permanents déjà existants avant la mise en place de l’IBAN check ne sont pas contrôlés rétroactivement.
Retards dans la mise en œuvre pour les ordres permanents
Toutes les banques ne sont pas encore prêtes à activer l’IBAN check pour les ordres permanents à compter du 9 octobre 2025. Certaines, comme BNP Paribas Fortis ou Deutsche Bank, ont dû reporter la mise en service de cette fonctionnalité.
Soyez attentif si vous devez mettre en place des ordres permanents dans l’une de ces banques et en cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre banquier.
Mises à jour nécessaires
Pour les utilisateurs du mobile banking, il est souvent nécessaire d’installer la dernière version de l’application afin d’accéder à la fonction IBAN check.
Pensez à effectuer les mises à jour requises pour bénéficier de cette vérification et sécuriser vos paiements.
Vers le haut de la pageIBAN check : un système utile mais encore imparfait
Quand le contrôle IBAN ne s’applique pas
Notez que l'IBAN check ne fonctionne que si vous introduisez vous-même le numéro de compte bancaire qui va recevoir le virement.
Si vous scannez un QR code pour initier un transfert, le contrôle par IBAN check ne sera pas actif. L’IBAN check ne peut donc pas vous protéger des fraudes type Quishing – soyez doublement vigilant.
Contrôlez toujours manuellement les IBAN
De plus, le contrôle informatique pourrait signaler en orange ou en rouge certains virements initiés vers des comptes tout à fait valides. Par exemple, si un client souhaite payer sa facture, et qu'il mentionne le nom commercial d’une entreprise au lieu de sa dénomination légale (le nom administratif, qui est souvent plus long), le système pourrait considérer que le nom ne correspond pas, même si l’IBAN est correct.
Heureusement, si le bénéficiaire est une personne morale, la banque vous mentionnera alors également le nom correct du bénéficiaire.
Toutefois, il est toujours préférable de procéder à une vérification manuelle plutôt que de risquer d’envoyer de l’argent au mauvais destinataire. En cas de doute, contactez toujours d’abord l’entreprise ou le fournisseur de service auprès duquel vous devez effectuer un virement : dans ce genre de situation, il vaut mieux prévenir que guérir.
Responsabilité et recours en cas d’erreur IBAN
La vérification manuelle de l’IBAN est d’autant plus importante que si vous validez un virement pour lequel le bénéficiaire n’a pas été correctement identifié, vous serez considéré comme seul responsable. Prenez bien le temps de faire toutes les vérifications qui s’imposent avant d’envoyer de l’argent : les virements sont irréversibles (sauf de très, très rares cas).
En revanche, si c’est la banque, ou l’institution de paiement, qui n’a pas correctement mis en place le contrôle par IBAN check, vous devez être immédiatement remboursé si l’argent a été envoyé vers un mauvais compte de paiement.
Une mise en œuvre perfectible
Nous regrettons que l’IBAN check ait été introduit aussi tardivement, et surtout uniquement sous la contrainte européenne.
Les banques belges auraient pu prendre l’initiative plus tôt, d’autant qu’elles ont implémenté d’autres innovations comme les virements instantanés, sans pour autant offrir dans le même temps un meilleur niveau de sécurité.
Vers le haut de la pageL'importance de fournir les bonnes informations aux clients
Pour que cette mesure soit profitable au consommateur, nous rappelons qu’il est essentiel que les banques communiquent de manière claire et pédagogique avec leurs clients concernant l'utilité et la bonne manière d'employer cet outil.
Toutes ces informations ne doivent pas, à notre sens, être envoyées au dernier moment, mais bien en amont de la mise en œuvre du système. Ces informations devraient aussi faire l’objet d’une mise à jour régulière, et les clients doivent être tenus au courant.
Les banques devraient par ailleurs insister sur le fait qu’un IBAN "valide" (vert ou orange) ne signifie pas forcément que la transaction est sûre à 100 %. Le risque de phishing reste présent, et l’IBAN check ne suffit pas à lui seul à éliminer toutes les formes de fraude.
L'outil reste très utile, mais nous vous conseillons de ne pas vous laisser emporter par un faux sentiment de sécurité « absolue » : ce n'est pas une solution miracle. Si vous recevez un message d’erreur, vérifiez encore les données du paiement – il vaut mieux prendre un peu plus de temps et contacter le bénéficiaire, plutôt que de payer une fausse facture.
En savoir plus sur le phishing
L'IBAN check, une affaire à suivre
L’IBAN check marque un très bon progrès et répond à une longue attente dans l'optique d'augmenter la protection financière des consommateurs. Nous gardons l’œil ouvert sur la manière dont il est mis à la disposition des consommateurs, sachant que la technologie peut toujours évoluer vers une efficacité de plus en plus accrue.
Victime d’une fraude en ligne : que faire ?
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